Les vaccins “essentiels” que vous devez donner à votre chien
Il n'est pas nécessaire d'insister sur les bénéfices considérables de la vaccination.
C'est la meilleure façon de lutter contre les maladies infectieuses, et de prévenir des épidémies.
Certaines de ces infections étant transmissibles à l'homme, vacciner les chiens est donc aussi un enjeu de santé publique.
En outre, le vaccin de la rage est obligatoire dans de très nombreuses régions du globe.
Mais cela ne signifie pas que nous devrions "sur-vacciner" nos chiens.
C'est parce qu'il y a encore des risques associés à l'administration de vaccins. Les pathogènes des vaccins vivants atténués peuvent retrouver leur virulence. Des érythèmes, des boutons, des réactions allergiques ou des infections au site d’injection sont aussi possibles.
L'autre raison est le coût. Soit que l'argent pourrait être mieux dépensé que sur un vaccin qui n’est pas absolument nécessaire. Soit que le coût pourrait dissuader des propriétaires de chien de faire quelque vaccination que ce soit, ou encore de faire les rappels vaccinaux nécessaires.
Il faut donc pouvoir sélectionner les vaccins qui sont strictement indispensables.
Comment faire?
Heureusement, un comité d’experts vétérinaire (le VGG) de l’association mondiale des vétérinaires pour animaux de compagnie (WSAVA) a mis au point des recommandations de bonne pratique vaccinale à destination de leurs confrères vétérinaires à travers le monde.
Ces experts distinguent:
- Les vaccins recommandés pour tous les chiens, quel que soit la situation. Ce sont les vaccins essentiels
- Les vaccins optionnels dont la prescription dépend de l'estimation des risques individuels encourus
Déclaration du VGG :
Nous devrions vacciner chaque animal avec des vaccins essentiels
Les vaccins non essentiels ne devraient jamais être administrés plus souvent que nous le jugeons nécessaire.
Dans son analyse, le VGG a choisi d'insister sur les vaccins protégeant contre les virus qui:
- provoquent des maladies graves et souvent fatales
- sont suffisamment contagieux pour se propager rapidement dans la population canine
- peuvent être contrôlés efficacement par les vaccins disponibles
- ne sont pas sujets à des variations importantes d’une région à une autre (c.à.d. qu'ils sont présents dans toutes les régions du monde)
Ces vaccins protègent contre les virus suivants :
- La rage, en fonction des régions
- La Maladie de Carré
- L’adénovirus canin types 1 et 2
- Le parvovirus type 2
Protocole de vaccination des vaccins essentiels
Les vaccins essentiels sont tous des vaccins atténués vivants qui induisent une réponse forte du système immunitaire humoral et cellulaire.
Pour la maladie de Carré, les adénovirus 1 & 2 et le parvovirus:
Les jeunes chiots doivent être vaccinés 3 fois, à partir de 4 à 6 semaines d’âge, puis toutes les 2 à 3 semaines.
Un rappel sera administré à 6 mois ou 1 an. Puis le chien devra recevoir un rappel tous les 3 ans.
Pour la rage:
Une injection à l’âge de 12 semaines et dans certains cas un rappel 4 semaines plus tard.
Les chiens adultes reçoivent par la suite un rappel soit tous les ans, soit tous les 3 ans en fonction des indications du fabricant et surtout de la réglementation en vigueur dans votre pays.

La rage

Parmi les infections canines, la rage occupe une place particulière parce qu’elle peut être transmise par un chien, ou une espèce sauvage, à l’homme. En l’absence de traitement, elle se révèle toujours fatale à la fois pour les humains et les animaux.
La vaccination contre la rage est une étape clé dans l’histoire de la vaccination. C’est le premier vaccin jamais conçu après la découverte du Dr Jenner sur le principe de la variolation (voir Chapitre 2).
Parce que c’est une menace pour la Santé Publique, les politiques des autorités sanitaires cherchent à éradiquer le virus, ce qui est pratiquement fait dans nombre de pays développés.
La vaccination contre la rage est plus qu’une recommandation. C’est une obligation légale dans de nombreux états des Etats-Unis. C’est aussi une obligation pour tous les chiens qui doivent voyager dans un autre pays, et ce même à l’intérieur de l’Union Européenne.
Dans l’Union Européenne, chaque fois que vous devez voyager à l’étranger avec votre chien, vous devez prouver qu’il a été correctement vacciné contre la rage, soit par un certificat, une puce électronique ou bien un test sérologique ou sanguin.
Vous devez connaitre la législation en vigueur dans votre pays et dans le pays où vous prévoyez de vous rendre avec votre chien. Votre vétérinaire saura vous renseigner.
Vous pouvez aussi le vérifier vous-même en cliquant sur l'un des 2 liens suivants:
Transmission
Le virus de la rage affecte potentiellement tous les animaux à sang chaud (oiseaux et mammifères). Mais les mammifères et en particulier les mammifères carnivores sont les principaux vecteurs de la maladie.
C’est parce que les mammifères carnivores mordent (les oiseaux ne peuvent pas mordre puisqu’ils n’ont pas de dents). Comme le virus se transmet par la salive vers le sang, il peut facilement entrer dans l’organisme par une plaie ouverte causée par une morsure.
Le virus ne peut pas pénétrer à travers une peau intacte.
99% des cas de rage humaine sont causés par des chiens domestiques d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (Vaccins antirabiques: note d’information de l’OMS). Mais les morsures par des chauves-souris constituent une préoccupation croissante car l’infection peut progresser rapidement et leur morsure, très petite, peut passer inaperçue.
Rappelez-vous que les chauves-souris sont bien des mammifères (ils ont des dents) et non des oiseaux…
Toutefois le principal réservoir pour les virus de la rage sont les animaux sauvages : renards, coyotes, furets, chauve-souris, marmottes… Ils peuvent infecter les chiens ou les chats qui deviennent ensuite les vecteurs infectants du virus.
Il est inutile de préciser que la transmission d’humain à humain est très rare.
Les mécanismes de progression de la maladie
Après la morsure par un animal infecté, le virus commence à se répliquer dans les tissus proches de la plaie. Le plus souvent il s’agit de tissus musculaires. Cette phase de réplication locale est longue. Elle dure de 1 à 3 mois.
Puis le virus se dirige vers les nerfs périphériques qui innervent le muscle infecté. Il continue à se répliquer tout en progressant le long des fibres nerveuses vers les ganglions rachidiens, la moelle épinière et le cerveau. La progression accélère continûment. Plus le virus est proche du cerveau, plus il s’en rapproche rapidement.
En empruntant les nerfs comme chemin pour progresser dans l’organisme, au lieu de passer par la lymphe ou le sang, le virus de la rage échappe aux défenses érigées par le système immunitaire.
Une fois qu’il a atteint le cerveau, il y provoque une inflammation (encéphalite). En même temps, et à partir du cerveau le virus se dissémine vers d’autres organes dans l’organisme toujours le long des nerfs.
Parce que ce sont les plus proches du cerveau, les organes de la tête sont atteints les premiers. Et, en particulier, les glandes salivaires sont rapidement en mesure de répandre des virus infectant dans la gueule du chien infecté.
Les chiens domestiques peuvent répandre des virus à partir de leur salive plusieurs jours avant l’apparition des premiers symptômes. Cela signifie en pratique qu’un chien peut devenir infectant avant que le propriétaire a pu remarquer que quelque chose n’allait pas.
Symptômes
A cause de la longue période d’incubation, les symptômes se manifestent plusieurs semaines après que le chien a été mordu.
Les symptômes sont neurologiques. Le comportement du chien change soudainement. Il produit une quantité excessive de salive qu’il ne peut avaler. Il y a 2 formes pour cette maladie: la forme furieuse et la forme paralytique.
La rage furieuse
Les chiens infectés deviennent très agressifs et menaçants. Ils montrent leurs dents et semblent ignorer toute forme de danger. Ils sont prompts à mordre ou griffer en toute occasion. Ils mordent ou mangent tous types d’objets, ou même des fèces comme s’ils essayaient de trouver un moyen de surmonter la gêne occasionnée par une salivation excessive.
Bien sûr, ils peuvent mordre d’autres animaux ou des personnes. C’est de cette façon que la maladie est transmise.
Il s’agit du syndrome du « chien fou ». Cette démence ne dure pas longtemps, pas plus d’une semaine. Le pauvre chien finit par sombrer dans le coma et mourir.
La rage paralytique
Le propriétaire remarque chez son chien un manque de coordination et d’équilibre physique. La gorge et les muscles masséters (muscles de la mastication) se paralysent. Le chien n’est pas agressif, mais reste contagieux et le contact de sa salive avec une plaie ouverte transmet le virus.
Le coma et la mort suivent à brève échéance.
Evolution
Une fois que les symptômes sont apparus, la mort de l’animal est inéluctable.
Traitement et prévention
Comme vous avez pu vous en rendre compte, la rage est un problème majeur de santé.
Elle cause la mort de dizaines de milliers de personnes à travers le monde. La situation est très inégale toutefois, puisque 95% des décès se produisent en Afrique ou en Asie. En Europe de l’Ouest, la maladie est pratiquement éradiquée.
En Amérique du Nord, les cas humains de rage sont aussi très peu nombreux. Mais l’éradication ne semble pas envisageable car le réservoir que constitue la faune sauvage est énorme.
Pour sa propre sécurité, tout chien devrait être vacciné contre la rage, à moins qu’il vive complétement à l’écart de ses congénères et de la faune sauvage. Le rappel de vaccination doit être administré tous les ans.
Que faire si un humain est mordu par un chien?
Tout chien domestique, même vacciné, qui mord un humain doit être suspecté d’être enragé et doit être amené chez le vétérinaire qui l’isolera en quarantaine pendant au moins 10 jours. Si l’animal développe les symptômes de la rage, il doit être euthanasié et soumis à des examens de laboratoire.
La rage peut être soit constatée, après analyse du chien mordeur, soit seulement suspectée, dans le cas où l’animal n’a pas été identifié ou examiné. Dans les deux cas, la personne qui a été mordue devrait recevoir un traitement prophylactique qui consiste à :
- Nettoyer la plaie soigneusement et à appliquer un traitement local
- Administrer une série de vaccin suivant le protocole recommandé par l’OMS
- Administrer des immunoglobulines antirabiques si nécessaire
En fonction de la gravité de la morsure, ou du contact avec l’animal suspecté d’être enragé, plusieurs traitements ou mesures d’hygiène peuvent être appliqués :
Type de contact avec un chien suspect de porter la rage | Traitement ou mesure d’hygiène |
---|---|
Catégorie I - toucher ou nourrir l’animal, léchage de la peau saine | Aucune |
Catégorie II – Mordillage de la peau nue, griffures ou égratignures superficielles sans saignement | Traitement de la plaie et vaccination immédiate |
Catégorie III – morsures ou griffures, léchage de la peau lésée, contamination des muqueuses par de la salive, contact avec des chauves-souris | Traitement de la plaie, vaccination immédiate et administration d’immunoglobulines antirabiques |
Source: Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs099/en/
Principale référence
Le virus de la maladie de Carré (CDV)

Il s’agit d’un paramyxovirus, la famille du virus humain qui cause la rougeole.
Transmission
Votre chien peut attraper ce virus à partir des sécrétions nasales ou pulmonaires d’un autre animal. La contamination est généralement aérienne. De petites gouttes contenant le virus trouvent leur chemin vers la bouche, le nez ou les muqueuses pulmonaires.
La contamination par ingestion de viande infectée est aussi possible, mais moins fréquente.
Un animal infecté est contagieux pendant plusieurs mois.
Le virus de la maladie de Carré peut contaminer des animaux carnivores tels que les renards, les coyotes, les loups, les visons, les loutres, les belettes, les mouflettes, les martres, les pékans, les carcajous ou les ratons laveurs. Ils constituent un réservoir pour le virus. Et comme ces animaux sauvages sont inaccessibles à toute mesure de prévention, il est inutile d’espérer éradiquer la maladie en ne vaccinant que les animaux domestiques.
En revanche, si votre chien est amené à côtoyer des animaux sauvages, il est exposé à un risque accru d'infection.
Mécanismes de progression de la maladie
Comme tous autres virus, les virus de la maladie de Carré ont besoin d’une cellule hôte pour se multiplier. Paradoxalement, ces virus ont choisi de se répliquer dans les cellules du système immunitaire primaire : les macrophages et les monocytes localisés dans les tissus lymphatiques du système respiratoire, les cellules qui sont précisément supposés détruire les virus.
L'infection affaiblit le système immunitaire (=immunosuppression). La première conséquence est une augmentation de la sensibilité aux infections.
Puis le virus rejoint les ganglions lymphatiques, la rate, le thymus, la moelle osseuse et certaines muqueuses dans le tube digestif ou au niveau des yeux.
A ce stade, si le système immunitaire du chien n’est pas assez fort pour réagir, l'infection provoque de sérieuses complications, en particulier sur le système nerveux central, et conduit souvent à la mort.
Symptômes
Le diagnostic n’est pas facile car la plupart des symptômes ne sont pas spécifiques de la maladie.
La maladie est progressive. Elle commence par une courte période de fièvre modérée et de perte d’appétit.
Quelques jours plus tard, la fièvre empire, et le chien a le nez et les yeux qui coulent. Il tousse et peut même vomir si le virus atteint le tube digestif.
Quelque fois, les pattes du chien enflent jusqu’à atteindre trois fois leur taille initiale: c’est la « hard pad disease » qui correspond à un durcissement des coussinets des pattes du chien.
En fonction de la fragilité du système immunitaire, le virus peut finalement attaquer le système nerveux. Le chien développe alors des symptômes neurologiques comme un manque de coordination musculaire, des mouvements convulsifs, une salivation intense et une paralysie.
Traitement
La première précaution est de garder le chien infecté à l’écart d’autres chiens pour éviter de les contaminer.
Comme il n’y a pas de médicament antiviral efficace contre le virus de la maladie de Carré, le traitement est un traitement de soutien. Il consiste à traiter les symptômes ou les conséquences de l’infection:
- Des anti-infectieux contre les surinfections bactériennes
- Un traitement de réhydratation par intraveineuse en cas de diarrhée ou de vomissement
- Des tentatives de contrôle des troubles neurologiques
Pronostic
Si le chien reçoit des soins rapides et intensifs, et si les symptômes sont limités aux appareils digestifs et respiratoires, il peut très bien guérir.
Dans le cas de troubles neurologiques, le pronostic est réservé et la maladie évolue souvent vers la mort de l’animal.
Prévention
Le seul moyen efficace est la vaccination.
Vous pouvez limiter les risques en gardant, autant que faire se peut, votre chien à l’abri de sources contamination: les autres chiens ou les animaux sauvages. N’oubliez pas que les chiots sont beaucoup plus sensibles à la maladie.
Protocole de vaccination
Les protocoles de vaccination pour les adénovirus, le parvovirus et la maladie de Carré sont les mêmes.
Le chiot doit être vacciné trois fois. La première administration s'effectue à 4-6 semaines, puis 2 à 4 semaines plus tard pour la seconde, puis la troisième.
Un rappel est recommandé soit à 6 mois soit à un an, puis tous les trois ans (4, 7, 11, ...).
Principales références
Les adénovirus canins de types 1 et 2
Il y a deux types d’adénovirus canin : le type 1 et le type 2. Ils provoquent des maladies très différentes.
Mais ils sont étroitement liées et partagent de nombreux antigènes communs. Les vaccins contenant des souches vivantes atténuées du type 2 génèrent une immunité pour à la fois le type 1 et le type 2.
L’adénovirus canin de type 1 est à l’origine de l’Hépatite Infectieuse Canine aussi connue sous le nom de la maladie de Rubarth. Il attaque les reins, le foie et les vaisseaux sanguins.

L’adénovirus canin de type 2 est l’une des causes principales des formes les plus sévères de la toux de chenil.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que les adénovirus sont aujourd’hui à la base de recherches importantes en médecine humaine. On pense qu’ils peuvent constituer des vecteurs efficaces pour la thérapie génique dans des domaines tels que le cancer, les vaccins innovants ou les maladies neurodégénératives.
Transmission
Les adénovirus sont très contagieux. Ils se répandent dans l’environnement par les urines, la salive et les fèces d’un animal infecté. Ils peuvent aussi se disséminer dans l'air. Même les animaux guéris continuent à disséminer des virus pendant des mois.
C’est dire si les occasions de contamination sont nombreuses, et d’autant plus que le virus est résistant et peut survivre dans l’environnement pendant plusieurs jours.
Votre chien peut ainsi se trouver infecté, même s’il n’a jamais été en contact avec un autre animal.
L’adénovirus de type 2 peut infecter d’autres mammifères carnivores tels que les renards ou les coyotes. Ces espèces constituent un réservoir sauvage pour le virus. Il est dès lors impossible d’envisager son éradication.
Mécanismes de progression de la maladie
L’adénovirus type 1 est le virus responsable de la maladie de Rubarth (Hépatite Infectieuse Canine). Le virus s’installe tout d’abord dans la bouche, les amygdales et la gorge où il se réplique pendant une période de 4 à 7 jours.
Puis il migre vers d’autres organes : les tissus du foie et les vaisseaux sanguins. Il peut aussi coloniser les yeux, les reins, la rate et les poumons.
Il attaque les parois des vaisseaux sanguins et affecte la capacité de coagulation du sang. Ainsi, les principales conséquences de l’infection sont saignements et hémorragies.
Dans le foie, il cause la destruction des hépatocytes, les cellules du foie. Dans les reins, il provoque des lésions des glomérules (voir glomérule).
L’adénovirus type 2 est l’une des causes de la trachéobronchite, l’autre nom de la toux de chenil. D’autres virus (parainfluenza, influenza...) ou bactéries (Bordetella, Mycoplasma) peuvent aussi provoquer une trachéobronchite.
La maladie se transmet plus facilement quand plusieurs chiens sont groupés en un même lieu (refuge, centre de secours, chenil d’élevage, ou magasin animalier). C’est de là que vient le nom usuel « toux de chenil ».
Après une incubation de 3 à 10 jours, le virus colonise la trachée et l’appareil respiratoire supérieur. Il provoque des lésions de l’épithélium des bronches ainsi qu’une inflammation des amygdales et du pharynx.
Symptômes
Adénovirus type 1
Les symptômes vont de bénins à suraigus.
Les adénovirus provoquent de la fièvre.
Pour les cas les plus bénins, la fièvre ne dure pas plus d'un jour. Dans les cas plus sévères, la fièvre persiste et d’autres signes apparaissent. Ils incluent une apathie, un manque d’appétit, un besoin accru de boire, des écoulements nasal et oculaire, et parfois des douleurs abdominales et des vomissements.
L’augmentation du temps de coagulation sanguine induit des hémorragies dans de nombreux organes. Il peut causer un saignement des gencives. Dans les formes les plus sévères de la maladie, le système nerveux central est affecté. Le chien peut alors souffrir de convulsions et/ou de parésie (perte totale de la motricité de certains muscles). Vous pourrez, mais rarement, observer un manque de coordination des mouvements ou même la perte de la vue.
Le chien peut être atteint de symptôme de l’« œil bleu ». Il s’agit d’une altération de la cornée qui peut s’accompagner d’un œdème. Ce phénomène se produit environ quelques jours après le début de l’infection. Ce symptôme peut aussi être observé, mais de façon transitoire, après vaccination.
Adénovirus type 2
Le symptôme le plus caractéristique est une toux sèche qui sonne presque comme le cri d’une oie.
Les autres signes incluent un écoulement nasal très liquide et l’inflammation des amygdales et du pharynx.
Aussi, comme pour de nombreux autres virus, les adénovirus ouvrent la porte aux surinfections bactériennes qui accentuent les symptômes.
Evolution
Adénovirus type 1
Dans les cas les plus graves, en particulier chez les chiots, l’adénovirus de type 1 provoque le décès et parfois de façon brutale.
Dans les autres cas, les plus nombreux, les chiens guérissent lentement. Mais ils peuvent développer par la suite une maladie chronique du foie ou du rein.
Parfois l’atteinte de la cornée ne guérit pas et peut même évoluer vers un glaucome.
Adénovirus type 2
Des deux types d’adénovirus, c'est le moins préjudiciable à la santé. Le plus souvent, la maladie est bénigne et guérit en quelques semaines.
Il y a des exceptions toutefois. Chez les individus les plus faibles, les chiots ou les chiens âgés, une pneumonie secondaire peut apparaitre et conduire éventuellement au décès du chien.
Traitement et prévention
Traitement
Il n’y a aucun traitement contre les adénovirus canins. Votre vétérinaire pourra seulement soulager les symptômes de votre chien, en espérant que son système immunitaire puisse se débarrasser de l’infection.
En fonction des symptômes observés, le traitement de soutien pourra inclure :
- des antiinflammatoires
- des antibiotiques (pour traiter une éventuelle surinfection bactérienne)
- un régime alimentaire adapté
- des traitements pour le foie ou les reins
- des traitements contre la diarrhée, les vomissements et les hémorragies
- du repos : votre chien devra être laissé au calme
Prévention
Les vaccins contre les adénovirus de type 2 ont moins d’effets secondaires que leurs équivalents de type 1. Mais ils offrent une protection contre les deux virus.
C'est la raison pour laquelle les vaccins commerciaux disponibles sont basés sur des souches vivantes atténuées de l’adénovirus type 2. Ils protégeront votre chien à la fois contre l’adénovirus type 1 et l’adénovirus type 2.
Protocole de vaccination
C'est le même que celui des vaccins contre le parvovirus et la Maladie de Carré.
Les chiots sont vaccinés trois fois, à partir de 4-6 semaines, puis toutes les 2-4 semaines.
Les chiens adultes sont vaccinés à 6 mois OU à 1 an, puis tous les 3 ans (4, 7, 11, ...).
Principales références
Parvovirus canin de type 2

Le parvovirus canin cible principalement le tube digestif. Il provoque diarrhée et vomissement. Chez les chiots, il induit une maladie sévère qui conduit souvent au décès.
Transmission
Le parvovirus canin est un virus très contagieux.
Il peut infecter les chiens, les coyotes, les loups, les renards. Certaines souches (CPV 2a and 2b) peuvent aussi infecter les chats. Toutes ces espèces sont des réservoirs pour le virus.
Le virus se répand en larges quantités dans les fèces d’un animal infecté. Il est très résistant dans le milieu extérieur, et peut survivre de quelques semaines à quelques années si les conditions sont favorables.
Il peut se disséminer en s'attachant à la patte ou pelage d'un chien. Les risques de contamination sont maximaux dans les endroits habituellement fréquentés par des chiens comme les magasins animaliers, les chenils d’élevage ou les refuges canins.
Les parvovirus canins pénètrent dans l’organisme par contact oral. Le chien ou le chiot s'infecte en se léchant, ou en mangeant de la nourriture sur un sol contaminé.
Un chien infecté commence à excréter des virus dans ses fèces après une période d’incubation de seulement 4 jours, et continue à en excréter pendant des semaines après que les symptômes ont disparu, ce qui ajoute à la contagiosité de la maladie.
Mécanismes de progression de la maladie
Après être entré dans l’organisme par la gueule du chien, le virus colonise tout d’abord les tissus de la cavité buccale et du pharynx ainsi que les ganglions lymphatiques où il commence à se répliquer.
Après 3 à 4 jours, il migre ensuite vers différents organes. Mais c’est dans le tube digestif qu’il fait le plus de dégâts.
Les intestins sont recouverts de villosités qui ressemblent à une fine chevelure. En réalité ce sont de longues et fines protubérances de la paroi intestinale qui jouent un très grand rôle dans l’absorption des nutriments. Le parvovirus type 2 pénètre dans ces cellules villositaires pour se répliquer en grand nombre puis les détruire en les quittant.
Une autre cible notable du virus est le cœur. Il provoque un élargissement du cœur, en particulier du côté gauche.
Symptômes
L’évolution des symptômes est rapide: des épisodes de vomissement précèdent la diarrhée, une perte d’appétit et une déshydratation qui nécessite des soins d’urgence.
Une surinfection bactérienne peut accélérer et amplifier les symptômes.
Le virus peut aussi entrainer une insuffisance cardiaque, aigüe ou chronique.
Evolution
Les chiots non vaccinés sont très sensibles au virus. Ils meurent souvent de cette infection.
Les chiots qui survivent aux 4 jours de la forme entérique de la maladie guérissent habituellement en une semaine. Cependant, quelques-uns développent une maladie cardiaque secondaire qui leur sera fatale.
Les chiens adultes sont plus résistants, mais certains peuvent quand même mourir de l’infection.
Certaines races de chiens sont signalées comme étant plus sensibles au virus : les chiens de traineau de l’Alaska, les Staffordshire-terrier américains, les pit-bulls terrier américains, les dobermans pinschers, les épagneuls springer anglais, les bergers allemands, les labradors et les rottweilers.
Les chiens qui ont survécu à l’infection sont immunisés.
Traitement et prévention
Le traitement consiste à contrôler les conséquences et les possibles complications de l’infection. Essentiellement, les chiens infectés sont réhydratés et reçoivent un antibiotique contre une éventuelle surinfection bactérienne par voie intraveineuse.
La prévention commence par la vaccination des chiots conformément aux recommandations des experts.
Tout chien qui est supposé être infecté par le virus devrait être empêché de disséminer le pathogène. Une stricte procédure d’isolation à l’écart d’autres animaux est recommandée. Les sols devraient être nettoyés par une solution à base d’eau de javel.
Protocole de vaccination
C'est le même que pour les adénovirus et le virus de la maladie de Carré:
Les chiots sont vaccinés trois fois, la première fois à 4-6 semaines puis tous les 2 à 4 semaines.
Les chiens adultes sont vaccinés à 6 mois OU à 1 an, puis tous les 3 ans.